Page:Cabaret-Dupaty - Poetae minores, 1842.djvu/51

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Barthe est plus juste, lorsqu'il dit que Calpurnius, sans approcher de la divine perfection de Virgile, à une simplicité qui n'est pas indigne de tout éloge. Rapin lui trouve de l’agrément et de l’esprit. Enfin, Burmann partage l’opinion des littérateurs qui, ayant reconnu de l'élégance, de la délicatesse et de l’harmonie dans la diction, l'ont placé immédiatement après Virgile, et ont pensé que ses églogues ne méritaient pas moins l'approbation des maîtres que l’attention des élèves. « De Calpurnio ejusque eruditione et elegantia, post judicia aliorum, nihil dicam, quum abunde viri docti offenderint elegantem, acutum et numerosum esse, dignumque qui post Virgilium in hoc scribendi genere secundum locum occupet, ideoque mereri, ut non tironum modo, sed eruditissimorum manibus versetur. » (Præfat. ad Poetas lat. minor.)

La première églogue de Calpurnius est intitulée Delos, on ne sait pourquoi. Deux bergers, retirés dans une grotte, y trouvent un oracle qui se rapporte au règne de Carus et de son fils Numérien, et que Faune avait gravé sur l’écorce d’un arbre. Ce poëme est une imitation de la quatrième églogue de Virgile. Mais, comme l’a remarqué Fontenelle, Calpurnius a surpassé son modèle sous le rapport de l’invention.

La seconde églogue, Crocale, imitée de la septième de Virgile, est pleine de grâce. Un berger et un jardinier qui aiment tous les deux la même femme, récitent en présence de Thyrsis, qu’ils ont pris pour arbitre de leur combat poétique et musical, une chanson amœbée, dans laquelle chacun d’eux vante les avantages que la nature lui a accordés sur son rival. Le poëte tire un excellent parti de la manière de vivre du berger et du jardinier.

Exoratio est le titre de la troisième églogue, dans laquelle un berger, averti par son ami de l'infidélité de sa maîtresse, exhale sa douleur dans des vers que cet ami se charge de remettre à l'infidèle qu'il espère ramener. Cette idylle à une forme tout à fait dramatique, comme l'ont en général toutes les églogues de Calpurnius. La troisième idylle de Théocrite a été l'original de ce petit poëme plein de sensibilité.

La quatrième églogue, intitulée Caesar, a cent soixante-huit