Page:Cahiers de la Quinzaine - 8e série, numéros 1 à 3, 1906.djvu/244

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caractère de la Bruyère ; c’est un don des grands siècles, et des siècles sérieux, et notamment ce fut un don de notre dix-septième siècle, entre tous, que de ne pouvoir se tenir d’indiquer au moins dans leurs œuvres les problèmes qui se présenteront plus tard dans les sujets qu’ils traitent. Et même dans ceux qu’ils ne traitent pas. Hermagoras, une fois marqué, ne cessera plus de nous accompagner sur le chemin de nos recherches. Il sera notre héros. Grotesque ou héroïque, selon les jours, grotesque et héroïque, comme tous les héros. C’est de lui-même que nous aurons généralement à nous occuper. Mais il ne s’agira plus seulement de savoir s’il est grotesque et s’il fait un caractère, de savoir les dynasties babyloniennes et de ne pas savoir les dynasties impériales allemandes contemporaines, ou royales françaises. Il s’agira de se demander si Hermagoras connaît et peut connaître les dynasties babyloniennes, et surtout il s’agira de se demander dans quel sens et dans quelle mesure il peut connaître les dynasties allemandes et françaises. Dans quel sens et dans quelle mesure nous-mêmes pouvons dire que nous les connaissons.

De cette étude, intitulée Zangwill, où pour partir nous nous étions éclairés de Renan et de Taine, et dont les résultats n’ont jamais été sérieusement contestés, il résultait jusqu’à l’évidence que l’arrière-pensée de l’histoire moderne était d’épuiser le détail infini de l’événement proposé. À ce résultat nous avait conduits