Page:Cahiers de la quinzaine, série 13, cahier 8, 1911.djvu/16

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1857-58. Après bien des démarches, il obtient de rentrer en Russie : d’abord, à Tver, 1858-60 ; enfin, à Pétersbourg, où il est rendu à la liberté entière, sans conditions. Son épreuve et son exil ont duré douze ans. Dès cette époque, il a deux ou trois amis dévoués.

Il fonde une Revue avec son frère, 1861. Elle a du succès. Elle est résolument russe et nationaliste. Il publie Humiliés et Offensés, puis la Maison des Morts, 1861-62. Ces deux années sont les meilleures qu’il ait encore connues. Il a quelques ressources, et peut faire des voyages à l’étranger, 1862-63. Mais sa santé est de plus en plus mauvaise : atteint d’épilepsie, depuis 1849, les accès se multiplient lamentablement ; et sa femme ne cesse plus d’être malade. Enfin, il joue et perd au jeu tout ce qu’il a.

En 1863 triple désastre : sa femme et son frère meurent ; sa revue est supprimée, pour raison politique. Deux familles restent à sa charge, avec quinze mille roubles de dettes.

Trois années terribles, de 1864 à 1867. Il est seul à 45 ans, plus abattu chaque jour par l’épilepsie, accablé de soucis, traqué par les créanciers. Il publie alors Crime et Châtiment, 1865-66.

Le 15 février 1867, il épouse une jeune fille de 22 ans, Anna Grigorievna Svitkine. Il a eu quatre