Page:Cahiers de la quinzaine, série 6, cahiers 1-3.djvu/744

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autres, jamais pour elle-même, qui professait d’être à la fois une religion et une nationalité, et n’était souvent ni l’une ni l’autre !

Que l’histoire est grotesque ! Moïse, le Sinaï, la Palestine, Isaïe, Ezra, le Temple, le Christ, l’Exil, le Ghetto, les Martyres, — tout cela, pour fournir aux petits journaux pour rire autrichiens des plaisanteries sur les revendeurs aux nez assez longs pour porter des jumelles sans qu’on les tienne. — Et supposons même qu’un autre anneau miraculeux s’ajoute à cette chaîne merveilleuse, les Juifs plus heureux du nouvel État y naîtraient comme les enfants d’un enrichi, inconscients des luttes, acceptant le bien-être, devenus épais de corps et d’âme étroite.

On rebâtirait le Temple ? Et après ? L’architecte enverrait sa note. Les gens dîneraient en ville, se taperaient sur le ventre en se racontant de vieilles anecdotes de fumoir.

Il y aurait des couturières à la mode. La synagogue persécuterait tout ce qui la dépasse ; les