Page:Cahiers de la quinzaine, série 6, cahiers 1-3.djvu/747

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mation à Pompéi ; aux momies emmaillotées des Pharaons, aux cendres d’amants oubliées dans les vieilles tombes étrusques. Il eut le sens soudain de la grande procession du Moyen-Âge, — papes, rois, croisés, frères mendiants, paysans, flagellants, étudiants ; de la vie moderne variée à l’infini, à Paris, Vienne, Rome, Londres, Berlin, New-York, Chicago : l’éclat des quartiers élégants, le jargon des bohèmes, les pauvres en leurs galetas, les malades sur leur lit de douleur, les soldats, les prostituées, les prolétaires dans leur taudis, les criminels, les fous ; les énormes hordes russes, la vie pullulant dans les bateaux grouillants des rivières de Chine, la joyeuse existence de papillon au Japon ; les sauvages inconnus du centre de l’Afrique, avec leurs fétiches et leurs danses de guerre ; les tribus orientales dormant sous la tente, ou se traînant lassées sur les brûlantes terrasses de leurs maisons ; le développement des races nègres, devenu un si terrible problème pour les États-Unis, — et chacun de ces peuples, bien mieux, chaque individu se regardant comme le centre et le souci de l’univers ; la destinée des races aussi obscure que celle des individus et