Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/11

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l’aisance en mettant trahisons sur trahisons. Parlant avec eux le langage dit scientifique, nous dirons qu’ils font des trahisons de trahisons, des trahisons au carré, des trahisons à on ne sait plus combien de puissances. Ils n’y sont pas seulement entendus. Ils y sont experts. Ils y sont artistes. Ils savent tout cela beaucoup mieux que nous. Ils y ont une compétence que nous n’aurons jamais. Nous sommes un sot de nous occuper d’eux, d’oser même parler d’eux. Nous sommes des novices, auprès d’eux. Ils savent ce qu’ils ont à faire, et ce qu’ils font, et nous ne le saurons jamais. Ils n’ont besoin ni de nos renseignements ; ils en ont plus que nous ; ils en ont que nous n’avons pas, que nous n’aurons jamais ; ni de nos aversions et de nos découragements. Ils nous méprisent. Ils nous tiennent pour des sots. Ils ont bien raison.

Sur ces grandes vilenies, sur les turpitudes gouvernementales, sur les hontes politiques, sur les roueries des combinaisons parlementaires, sur les fraudes électorales dans les élections politiques et dans les élections littéraires, sur le moyen d’entrer au Collège de France par la porte du soupirail, sur l’art et la manière de défendre en assyriologie la troisième République française, de part et d’autre les partis sont pris. Ceux qui veulent, veulent ; et ceux qui ne veulent pas, ne veulent pas. Ceux qui veulent, veulent tant que vous ne pourriez pas les faire vouloir plus, ni moins. Quand même vous seriez bons à quelque chose, ce que vous n’êtes pas. Ceux qui ne veulent pas, ne veulent tant pas que vous ne sauriez pas les faire ne pas vouloir plus, ni moins, parce que vous n’êtes bon à rien.