Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/129

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gagner. Il n’aime pas, il n’aimerait pas gagner sans jouer. Un saint au contraire qui s’amuserait à jouer (son salut), qui aimerait à (le) jouer, qui ne se proposerait pas uniquement, dans cet ordre, de gagner (le ciel), commettrait perpétuellement, et pour ainsi dire au maximum, à l’infini, à la limite, à l’éternel, celui de tous les péchés qui est coté le plus sec, l’orgueil, et sans doute, avec, un certain nombre d’autres. Ce qui serait le plus rigoureusement contradictoire dans les termes mêmes.

Puisque ce serait faire du principe de sa sainteté même un principe de péché même, d’un péché perpétuel et pour ainsi dire lui-même éternel.

Ainsi apparaît tout à coup, ainsi naît sous la plume, au moment qu’elle s’y attendait le moins, ainsi se révèle, ainsi éclate, ainsi crève inopinément, ainsi jaillit sous la plume au moment que l’on ne s’y attendait pas, ainsi naturellement vous échappe au moment même que l’on s’y attendait le moins une de ces oppositions fondamentales, une de ces contrariétés invincibles, un de ces éloignements, une de ces disparates, un de ces discords, sourds, brusquement éclatants, une de ces différences, une de ces distances, un de ces impairs, une de ces inégalités qui marquent d’une marque indélébile, une de ces oppositions irréductibles, une de ces contrariétés infinies qui trahissent, qui représentent, qui manifestent, inéluctablement qui sortent cet écart, cette irréduction, cette distance, cette irréductibilité absolue, cette opposition, cette contrariété, cette incompétence et cette incompatibilité absolue, infinie, elle-même éternelle, de l’éternel au temporel, Celui qui est du temps, le héros qui est du temps aime infiniment