Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/128

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Par la vitale participation du souvenir. Et aussi, au sens, aux deux sens où nous sommes leurs enfants, leurs fils, leurs enfants (temporels) charnels et leurs enfants temporels de gloire, par cette responsabilité remontante, bénédiction ou malédiction remontante, par cette hérédité remontante dont j’ai parlé.

Comme aussi c’est un moyen, sournois, une manière artificieuse de les ramener à nous, de les réduire à nous, de les rabaisser à nous.

Le héros, le vrai héros, doit puiser dans la force de sa race comme dans une source inépuisable. Il n’a qu’à se baisser pour en prendre. Et il y puise inépuisablement une force inépuisable de joie.

(Si tel est le héros, si telle une vie d’héroïsme, que ne sera-ce point quand nous parlerons du saint et d’une vie de sainteté. Comme le héros temporel puise dans la force de sa race une force inépuisable de joie, ainsi, dans un ordre autre, dans un ordre infiniment supérieur, le saint, le vrai saint puise dans l’opération de la grâce, dans la force de l’opération de la grâce, une force inépuisable de joie, Il n’y a pas plus de saints grognons qu’il n’y a de héros grognons. Le mode, le ton est identiquement le même. Chacun dans son ordre, naturellement. Au contraire de la fin qui dans ces deux ordres, dans l’ordre temporel et dans l’ordre éternel, dans l’un et dans l’autre, dans l’un par opposition, par contrariété à l’autre, est, devient diamétralement opposée, diamétralement contraire, Le héros temporel en effet joue pour jouer, pour être, pour être (un) héros (temporel), non pour gagner. Il aime infiniment mieux jouer sans gagner, que de gagner sans jouer. Il aime jouer sans