Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/131

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présenter pour lui, de lui prêter, de lui faire une figure temporelle, une représentation temporelle pour tout le mode. Il n’y a pas plus de saint bougon qu’il n’y a de héros bougon. Le héros, qui se contrarie infiniment au saint dans l’objet, représente, figure le saint dans le mode. Le héros (temporel) figure dans le mode le saint (éternel). Comme le héros puise inépuisablement sa force, de la force, dans la force de sa race et dans la force de son sang, dans la force du sang de sa race et dans la force de son propre sang, ainsi le saint puise inépuisablement sa force, de la force, dans la force de l’opération de la grâce ; et en un certain sens, mutatis mutandis, comme figure, par figuration, par la voie de la figuration, comme figurée, en un certain sens la communion (des saints) est pour le saint comme la race, ce que la race (des héros) est pour le héros. Comme le sang de la race monte et déborde au cœur du héros, ainsi le sang de la grâce monte et déborde au cœur du saint. Cf. Polyeucte el tous les autres auteurs sacrés.

Force du sang. Puissance de la race. Puissance de la grâce. Puissance temporelle du sang. Puissance éternelle de la grâce.

Puissance éternelle du sang éternel. D’un sang éternel.

C’est même pour cela, par un effet de cette parenté profonde, par un effet, par un cas particulier de cette figuration que le plus grand, que le seul poète des héros a été aussi le plus grand, le seul poète aussi du saint ; que le seul poète du sang des héros a été aussi le seul poète du sang éternel ; que le seul poète du sang de la race a été aussi le seul poète du sang de la grâce. Un Dieu qui nous aimant d’une amour infinie. Il avait