Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/132

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commencé par se faire à lui-même ses propres figures, pour ainsi dire, il avait commencé par s’essayer à se faire à lui-même sa propre figuration. C’est dire qu’il avait commencé, voulu (obscurément, génialement) voulu commencer par des coups d’élève. Il se fit connaître à deux fois. Toute une figuration, tout un peuple de figures de héros ; héros de l’amour, (humain), héros de la guerre, héros de la chevalerie, héros de la fidélité, héros de la race, héros de la famille, héros de la patrie, héros de la cité, héros du courage, héros de l’héroïsme, toutes sortes de héros, tous héros de l’honneur (humain, temporel). Puis tout à coup, tout d’un coup, après toute cette figuration temporelle, passant lui-même, d’un bond, du seul bond de cet ordre qu’il y ait dans l’histoire des littératures, de la figure au figuré, de toutes ces figures au figuré, de toutes ces diverses, de toutes ces variées, de toutes ces plurielles figures au figuré, de tout ce peuple de figures à l’unique, au figuré unique, d’un seul trait poétique, d’un seul trait dramatique, d’un seul trait il fit ce Polyeucte (et cette Pauline) à qui, à quoi rien n’est comparable dans l’histoire du monde et qui est une histoire, elle-même une grâce comme il n’en est tombé sur la tête d’aucun homme dans l’histoire du monde. Une tragédie qui dépasse tout, qui passe même sensiblement les Pensées.

D’une seule traite.

Figuration dans le plus grand détail même ; ainsi, ce seul exemple, en particulier les stances du Cid comme figuration, comme figure temporelle des stances de Polyeucte.

Et après naturellement il n’a plus guère fait que des blagues. Parce que, qu’est-ce qu’il aurait fait ?