Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/144

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aux plans de toute cette matière, qu’il y a une forme, qu’il y a une limite, qu’il y a une ligne ; et que pour la couleur même il n’y a pas seulement le rouge du sang des artères et le bleu du ciel, qu’il n’y a pas seulement le rouge de la cuisson des briques et le bleu du ciel repeint en plaques luisantes plus marquées mais changeantes sur l’inclinaison aiguë la plus immédiatement proche des toits, mais qu’il y a aussi le blanc, le noble blanc, la lumière pure, la ligne pure, le blanc terme, le blanc limite, au-delà de qui nul ne passe ; matière lui-même ; mais matière de quelles formes ; matière hellénique du marbre de la statuaire ; particulièrement chargée de rappeler à toute cette matière que dans le monde il y a une forme, que dans la création il y a une ligne ; pierre de taille fondamentale, éternelle comme la géométrie elle-même, dont elle est une expression, une représentation concrétisée mais parfaitement exacte et pure, particulièrement chargée de rappeler à toute cette matière de la création, — la brique étant essentiellement moléculaire, élémentaire, atomistique, équivalentielle, — particulièrement chargée de rappeler à toute cette brique matérielle, à tout ce contenu, sur un ton calme et courtois, mais ferme, dans un langage droit et posé, mais ferme, et dont elle ne se départit jamais, — car elle s’en acquitte, — que l’élément n’est pas tout, qu’il y a l’ensemble ; que la cellule n’est pas tout, qu’il y a le tissu ; que le membre n’est pas tout, qu’il y a le corps ; qu’il y a une armature et une ossature ; que le contenu n’est pas tout, qu’il y a une borne, qu’il y a une géométrie, qu’il y a une droite, une horizontale, une verticale, qu’il ne s’agit pas de déborder, inconsidérément, d’avoir des ventres et des creux, mais qu’il y a la ligne droite,