Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/42

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capitaliste. Une telle contradiction, plus ou moins consciente ou inconsciente, ferait scandale si on en était à une contradiction de plus ou de moins dans ce monde politique parlementaire. Et à un scandale près. On oublie trop ainsi que l’avènement du monde moderne a été, sous une autre face, l’avènement du même monde politique parlementaire économique bourgeois et capitaliste. Il n’est donc pas étonnant que par un effet de l’incrustation capitaliste moderne la gloire elle-même soit devenue finalement une puissance temporelle.

Sous les anciens régimes, la gloire était une puissance presque uniquement spirituelle. Sous les anciens régimes, assez de puissances contre-balançaient les puissances d’argent, — puissances de force, autres puissances de force ou puissances d’esprit, — pour qu’à travers toutes ces puissances, et à travers leurs combats mêmes et leurs débats, et surtout ici, la gloire pût demeurer une puissance presque uniquement spirituelle. Par une singulière combinaison, par un singulier jeu d’événements, à l’avènement des temps modernes une grande quantité de puissances de force, la plupart même sont tombées, mais loin que leur chute ait servi aucunement aux puissances d’esprit, en leur donnant le champ libre, au contraire la suppression des autres puissances de force n’a guère profité qu’à cette puissance de force qu’est l’argent. Elle n’a guère servi qu’à vider la place au profit des puissances d’argent. Les contrepoids de force, des autres forces, étant supprimés, rien n’est allé à l’esprit, qui censément attendait, aux puissances d’esprit, pour qui devait censément se faire la révolution du monde moderne. Contrairement à ce que l’on pouvait espérer, quand on était mal averti, contrairement à ce qu’espé-