Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/50

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homme intelligent, si un seul par hasard avait survécu aux assassinats des anciens carnages, cet agglomérat congloméré, ou ce conglomérat aggloméré a imaginé d’inventer un certain ancien régime qui fût, pour lui, de tout repos. On sait comme il a procédé. Il fallait faire un certain ancien régime, qui naturellement ne fût pas le vrai, c’était la première condition, un ancien régime inoffensif, j’entends pour les temps modernes par comparaison, un régime ancien qui fût sans nocuité. On sait assez comment le parti a procédé. Taine était là, pour un coup. Pour constituer cet ancien régime non nocif, innocent, qui opposé par la voie de la comparaison ne fît aucun tort à la splendeur du monde et du régime moderne, on savait de reste comme il fallait faire. Il fallait feindre, il suffisait de feindre un certain petit ancien régime de convention. Un tout petit bougre, détestable, de petit ancien régime de complaisance et de docilité. Ce fut une opération, politique, parlementaire, particulièrement brillante, et qui réussit au delà de toute attente, tout particulièrement dans le monde de l’enseignement primaire. Nous-même, nous Péguy, sorti, comme élève primaire, de l’ancien enseignement primaire, qui alors était le nouvel enseignement primaire, — on voit comme ils ont réussi, — nous primaire, on l’oublie trop, nous subîmes ou nous reçûmes cet enseignement des mains d’excellents maîtres, qui eux-mêmes l’avaient docilement, pieusement reçu des mains de notre grand-maître M. Ferdinand Buisson. M. Ferdinand Buisson n’était point, alors, le grand-maître de l’Université. C’étaient les ministres qui étaient les grands-maîtres de l’Université. Directeur de l’enseignement primaire pendant on ne sait combien d’années, et