Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/49

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pouvaient d’autant plus qu’en outre encore, et en troisième degré d’accroissement, plus intérieurement pour ainsi dire elles pénétraient intimement les puissances temporelles elles-mêmes leurs contemporaines. Nous l’avons dit de quelques-unes et on pourrait le dire de toutes. On peut dire que toutes les anciennes puissances temporelles, toutes les puissances temporelles des anciens temps et des anciens régimes, forces d’armes, forces de dynasties, forces de tradition, puissances de civisme ou de chevalerie, forces religieuses, en un certain sens, et pour une part, étiquettes mêmes et rites, forces de hiérarchie, et par-dessus tout forces de race, étaient plus ou moins profondément comme pénétrées, comme armées intérieurement d’une substance, d’une instance, comme d’une moelle de spirituel. Toutes, sauf une seule, qui est précisément la seule aussi qui ait survécu à l’avènement du monde moderne, qui par cet avènement ait été faite autocrate, et qui est la puissance de l’argent.

Quand le parti intellectuel assez récemment aggloméré dans ce monde moderne veut défendre cette grasse prébende d’argent que ce monde moderne est devenu pour lui, généralement il use d’un stratagème astucieux qui ferait un curieux déplacement des responsabilités. Il feint d’ignorer qu’il y a déjà un bout de temps que l’humanité dure, et il ne connaît, ne vent connaître, ne fait semblant de connaître, pour l’opposer au monde moderne, qu’un certain ancien régime. Telle est la philosophie de l’histoire de ces conglomérés. Redoutant pour leur monde moderne, non sans quelque apparence de raison, le jugement de quelque honnête homme, s’il en était surnagé un seul, ou de quelque