Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/72

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Il souriait tristement, et les lèvres marquaient une certaine amertume délibérément optimiste. Il avait appuyé d’un sourire d’entente aux trois quarts triste ce mot de réactionnaire, et l’avait souligné d’un coup d’œil, parce qu’il entendait aussi bien et même mieux que vous, chers lecteurs et abonnés, ce que là il entendait par ce mot de réactionnaire. Et ce mot de réjouir, dit par lui, avait un sens particulièrement sévère.

Les détails suivirent, lamentables. Non, en effet, je ne savais pas ce qu’ils avaient fait de l’enterrement de Berthelot. Quelques indications seulement, suffirent, quelques indications suivirent, pitoyables, odieuses pour qui entendait, et que le spectateur avait honte à rapporter, que l’interlocuteur avait honte à dire.

Quelques détails échappèrent, suivirent, cortège inavouable de loqueteux, lugubres, mais non pas au sens où dans le mot lugubre il y a le mot deuil, ou si l’on veut c’était un deuil de contraste grotesque infiniment plus atroce qu’un vrai et simple deuil, quelques détails dits à regret, odieux pour qui a quelque sens de l’un des plus vieux sentiments que l’humanité ait connu, de l’un des plus précieux aussi, d’un sentiment que toutes les humanités un peu dignes de ce nom, d’homme, ont connu, estimé, à sa valeur, pieusement fomenté ; de l’an des plus chers sentiments vieillards qui parfois viennent s’asseoir sur le seuil attiédi ; pour qui a gardé quelque sens du très vieux et très vénérable respect. Notre collaborateur avait reçu, étant de la famille, une carte d’entrée. La cérémonie, à l’intérieur du Panthéon, c’est-à-dire la cérémonie la plus officielle, la plus somptueusement et splendidement officielle et gonvernemen-