Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/73

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tale, cette cérémonie laïque voulue, mijotée comme une apothéose du monde moderne, imaginée comme une apothéose personnelle, fabriquée comme une apothéose du monde moderne en la personne et sur le corps de l’un de ses représentants les plus éminents (car ils sont poursuivis dans leurs imitations par l’idée du corps et de la présence réelle, au moins, à défaut d’un autre, à défaut de l’autre, de la présence au moins de ce misérable corps charnel, mortel, déjà mort, périssable), dans toute cette cérémonie apothéotique il n’y eut pas un geste qui ne fût une offense au respectable respect. On était debout, assis. Penché, tendu. On n’était pas couché. On avait son chapeau sur sa tête. Excepté, toutefois, ceux qui avaient trop chaud aux cheveux. On parlait, on criait, on riait, on s’interpellait, on tapait du pied, on ne s’entendait pas. On y avait mis, je pense, la musique de la garde républicaine, comme à la nouvelle fête de Jeanne d’Arc. Et quand l’honorable M. Fallières fut en vue et prêt d’entrer, un des huissiers criant au chef de musique, dans le tumulte général, dans le brouhaha tumultueux des femmes de défense républicaine, dans les sornettes qui sonnaient, dans les balivernes qui bavaient, dans ce brouhaha de place publique transportée à l’intérieur d’un temple, dans ces potins, dans ces murmures, dans ces vanités, dans ces fatuités, dans ces curiosités malsaines un huissier mal élevé, un huissier sans tenue, un huissier sans style criant à travers tout cela au chef de la musique : Allons ! hop ! là-bas ! la musique. V’là le président. Vot’ Marseillaise.

Vous autes.

Huissiers de la République, appariteurs de ces nou-