Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/91

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et l’autre une horreur (malheureusement je ne sais pas lequel que c’est qui est une petite pure merveille, et l’autre une horreur) (parce que ces deux palais, modernes, dont on parle quelquefois, je ne les ai jamais vus ; non point que je ne passe par là aussi souvent qu’à mon tour, et plus souvent qu’à mon tour de bête ; sur l’impériale de Passy-Hôtel-de-Ville et tous autres, et au moins aussi souvent à pied ; mais je ne sais comment cela se fait, quand je passe sur ce quai fatal, où que j’aille, d’où que je vienne, comment que je passe, j’ai toujours la face tournée du côté des Invalides ; je ne peux jamais être tourné autrement : on a, dans les familles, de ces infirmités ; et alors mes yeux, les sots, qui regardent toujours devant eux, regardent toujours les Invalides ; et moi je suis derrière ; alors je ne peux pas voir ces beaux monuments modernes ; quand on voudra que je voie des beaux monuments modernes, je crois bien qu’il faudra qu’on ne me les mette pas à portée des Invalides ;) c’est pour cette avenue, pour l’avenue de ce pont, un plus grand bon point, un meilleur bon point, si je puis dire, je veux dire un plus bon point, ceci : que cette avenue, que l’avenue de ce pont soit telle que lorsqu’on marche dessus, allant vers le monument admirable, ne la regardant pas, ne regardant que le bâtiment admirable et l’admirable dôme, cette admirable vue n’en soit point déparée et que cette avenue enfin ne porte aucune atteinte, ne fasse aucune injure à la semelle de nos souliers ; qu’elle ne fasse, même ainsi indirectement, aucune atteinte à la ligne du monument, qu’elle ne porte aucune injure à cette horizontale impeccable, à ce dôme, sous les flamboyantes ardeurs de l’été, dans le fin, dans le ténu brouillard