Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/93

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cette ville où tant de beautés de tant d’âges se marient directement entre elles, s’accordent, s’entendent mutuellement et directement entre elles, toutes ensemble s’accordent, s’entendent avec la beauté de la ville, avec la beauté totale, avec la beauté du terrain ; et d’ailleurs, et aussi, de tout autre part, de tout autre ailleurs, du haut de ces trois collines équivalentes, excellemment du haut du mont Martre, des hauteurs de la rue Lepic, océan de toits ; immenses vagues immobiles des toits de tant de maisons ; apparemment mobiles ; vagues mobiles immobiles ; immenses vagues mobiles immobilières ; qui recouvrent, qui revêtent, qui traduisent, qui ne font que traduire les membrures, la serrée, la forte membrure du terrain subordonné, d’un terrain tout inécroulable, perforé pourtant depuis la plus haute antiquité, percé, perforé partout et sans cesse, aujourd’hui encore (Métropolitain et Nord-Sud, eau, gaz, à tous les étages, électricité, tout) (air comprimé) littéralement térébré.

Pour nous Français ville de France la plus française, la plus profondément, la plus essentiellement, la plus authentiquement ; la plus traditionnellement française ; une province à elle toute seule, une vieille province française ; et non point seulement capitale du royaume ; mais capitale d’elle-même, d’elle-même province, et, autour, capitale aussi de cette autre, de cette voisine admirable province que fut l’ancienne Île de France. De cette admirable province que fait encore l’Île de France actuelle, une si bonne héritière, qui a tant hérité de l’ancienne.

Et pour tout le monde la ville du monde la plus insupportablement cosmopolite ; une orgie des nations ; un carrefour le plus banal du monde ; un caravansérail