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SUR LA MAGIE.

C’eſt ce que je montrerai clairement dans la ſuite de ce diſcours, où j’eſpere faire voir, que mon opinion à ce ſujet eſt conforme à l’Ecriture, & fondée ſur la tradition des Peres. Parlons donc à préſent des Magiciens modernes.

II. S’il y a quelque réalité dans cet Art auquel on attribue tant de merveilles, il doit être l’effet ou d’un ſçavoir acquis par l’étude, ou de l’impiété de quiconque renonce à ce qu’il doit à Dieu pour ſe donner au Démon & pour l’invoquer. Il ſemble en effet qu’on veuille quelquefois l’attribuer à une connoiſſance acquiſe, puiſque dans le Livre que je combats, on parle ſouvent des vrais myſteres de l’Art magique, & qu’on y aſſure que peu de gens ſont parfaitement inſtruits des principes ſecrets & difficiles de cette ſcience ; ce qui n’eſt pas ſurprenant, dit-on, puiſque la vie de l’homme ſuffiroit à peine, pour lire tous les livres qui en ont traité. On l’appelle quelquefois la ſcience magique, ou la Philoſophie magique : on en fait remonter l’origine juſqu’au Philoſophe Pythagore ; on regarde l’ignorance de l’Art Magique, comme une des raiſons du petit nombre de Magiciens qu’on voit de nos jours. On ne parle que de l’échelle myſtérieuſe renfermée par Orphée dans