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J’avais averti la reine du mauvais effet que produisait l’exaltation de cet officier ; elle partagea mon opinion sur les dangers que j’y voyais. Mais, malheureusement, en éloignant M. de Goguelat, elle conserva l’idée que, dans un cas périlleux et qui exigerait un grand dévouement, cet homme serait utile à employer. On lui donna, en 1791, la commission de contribuer, de concert avec M. le marquis de Bouillé, à l’évasion du roi[1].

Non-seulement beaucoup d’hommes à projets cherchaient à s’introduire auprès de la reine, mais madame Élisabeth avait aussi des communications avec plusieurs particuliers qui se mêlaient de faire des plans pour la conduite de la cour. Le baron de Gilliers, M. de Vanoise, étaient de ce nombre ; ils se rendaient chez la baronne de Mackau, où la princesse passait presque toutes les soirées. La reine n’aimait pas ces réunions où madame Élisabeth pouvait adopter des vues qui étaient manifestement opposées aux intentions du roi ou aux siennes.

La reine donnait souvent des audiences à M. de La Fayette. Un jour qu’il était dans ses cabinets intérieurs, ses aides-de-camp se promenaient en l’attendant dans le grand cabinet où se tenait le

  1. Consultez, sur la conduite de cet officier, les Mémoires de M. de Bouillé, ceux de M. le duc de Choiseul, et la relation du voyage de Varennes, par M. de Fontanges, dans les Mémoires de Weber.
    (Note de l’édit.)