Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/140

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et la force de tout désorganiser, aurait pu avoir celle de réparer le mal causé par son funeste génie. On a beaucoup parlé sur le genre de mort de Mirabeau. M. Cabanis, son ami et son médecin, niait qu’il eût été empoisonné. Voici ce que j’ai entendu dire à la reine par M. Vicq-d’Azyr, le jour même de l’ouverture du cadavre. Ce médecin l’assura que le procès-verbal qui avait été fait sur l’état des intestins, était aussi applicable à une mort produite par des remèdes violens, que par le poison. Il disait aussi que les gens de l’art avaient été fidèles dans leur rapport ; mais qu’il était plus prudent de le conclure par la mort naturelle, puisque, dans l’état de crise où était la France, un parti, innocent d’un tel crime, pourrait être victime de la vengeance publique.