Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XVIII.

Préparatifs du voyage de Varennes. — Par qui la reine est observée et trahie. — Anecdotes diverses. — Le départ de madame Campan pour l’Auvergne précède celui de la famille royale pour Varennes. — Madame Campan apprend l’arrestation du roi. — Billet que lui écrit la reine aussitôt son retour à Paris. — Anecdotes. — Mesures prises pour garder le roi aux Tuileries : elles sont insultantes. — Adoucissemens qu’y apportent plusieurs officiers de la garde nationale. — Les chagrins blanchissent les cheveux de la reine. — Barnave, pendant le retour de Varennes, s’attire l’estime et la confiance de Marie-Antoinette. — Sa conduite honorable et respectueuse : elle contraste avec celle de Pétion. — Trait courageux de Barnave. — Ses conseils à la reine. — Particularités sur le voyage de Varennes.

Au commencement du printemps de 1791, le roi, fatigué du séjour des Tuileries, voulut retourner à Saint-Cloud. Déjà toute sa maison était partie, et son dîner y était préparé. Il monta en voiture à une heure ; la garde se révolta, ferma les grilles, et déclara qu’elle ne le laisserait point partir. Ce coup était certainement monté sur des indices d’un projet d’évasion. Deux personnes, qui s’approchèrent de la voiture du roi, furent très-maltraitées. Mon beau-père fut saisi avec violence par les gardes qui lui