Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/265

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CONCLUSION.

Pétion refuse à madame Campan la permission de s’enfermer au Temple avec la reine. — Elle excite les soupçons de Robespierre. — Visites domiciliaires. — Madame Campan ouvre le porte-feuille qu’elle a reçu du roi. — Papiers qu’il renfermait avec les sceaux de l’État. — Correspondance secrète de Mirabeau avec la cour. — Elle est détruite ainsi que les autres papiers. — Seule pièce conservée. — Elle est remise à M. de Malesherbes au moment du procès de l’infortuné Louis XVI. — Fin des Mémoires.

La reine, ayant perdu sa montre et sa bourse pendant le trajet des Tuileries aux Feuillans, demanda à ma sœur de lui prêter vingt-cinq louis[1].

  1. À son interrogatoire, la reine déclara que ces vingt-cinq louis lui avaient été prêtés par ma sœur ; cela motiva son arrestation et la mienne, et amena la mort de cette vertueuse mère de famille*.
    (Note de madame Campan.)

    *. Madame Auguié, remarquable par sa taille et sa beauté, était capable des résolutions les plus courageuses. La mort ne lui causait point d’effroi ; mais l’idée de périr innocente sur un échafaud l’indignait. « Jamais, disait-elle, le bourreau ne portera ses mains sur moi. » Ses sentimens religieux l’auraient ramenée peut-être à plus de résignation ; mais elle était mère, et le désir de conserver ses biens à sa famille ne lui permit plus de songer qu’aux moyens de prévenir un arrêt inévitable. Au moment où on se présentait pour l’arrêter, elle se précipita