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partout aux Tuileries. L’infâme Robespierre pensa à M. Campan, secrétaire intime de la reine, et dit qu’il croyait que sa mort n’était pas réelle, et qu’ignoré dans quelque coin de la France, il était, sans doute, le dépositaire de tous les papiers importans. On avait trouvé dans un grand porte-feuille du roi, une seule lettre du comte d’Artois, qui, par sa date et les sujets qu’elle traitait, indiquait l’existence d’une correspondance suivie. (Cette lettre figure dans les pièces du procès de Louis XVI.) Un ancien précepteur de mon fils avait étudié avec Robespierre ; celui-ci, l’ayant rencontré dans la rue, et connaissant les rapports qu’il avait eus avec la famille de M. Campan, le somma de lui dire, sur son honneur, s’il avait la certitude de sa mort. Cet homme lui répondit que M. Campan était mort en 1791, à la Briche, et qu’il l’avait vu enterrer dans le cimetière d’Épinay. « Eh bien ! reprit Robespierre, apporte-moi demain à midi son extrait mortuaire, cela m’est fort nécessaire. » Sur la communication qu’il me fit de la demande du député, j’envoyai à l’instant même lever l’extrait mortuaire de M. Campan, et Robespierre l’eut le lendemain à neuf heures du matin. Mais en pensant à mon beau-père, je trouvais que l’on arrivait bien près de moi, qui étais la véritable dépositaire de ces papiers importans. Je passais tous les jours et les nuits à chercher ce que je pouvais faire de mieux ou de moins mal dans une semblable circonstance.

J’étais dans cette situation, lorsque l’ordre d’in-