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Alexandre de Lameth, beaucoup de M. de Malesherbes, avec des Mémoires qui y étaient réunis. Il y en avait aussi de M. de Montmorin et de plusieurs autres anciens ministres ou ambassadeurs. Chaque correspondance portait son titre écrit de la main du roi, sur le papier blanc qui la contenait. La plus volumineuse était celle de Mirabeau. Elle était réunie à un plan de départ qu’il jugeait nécessaire. M. Gougenot, qui avait parcouru plus particulièrement cette correspondance, me dit qu’elle était d’un si grand intérêt, que sans doute le roi la conservait comme pièce précieuse pour l’histoire de son règne ; que les correspondances avec les princes, toutes relatives aux choses qui se faisaient au-dehors, de concert avec le roi, eussent été les plus funestes à sa vie, si on les avait saisies. Enfin, il me remit ce procès-verbal signé par tous les ministres, auquel le roi attachait un si grand prix, parce qu’il avait donné son opinion contre la déclaration de la guerre ; une copie de la lettre écrite par le roi aux princes ses frères, pour les inviter à rentrer en France ; un état des diamans que la reine avait envoyés à Bruxelles (ces deux pièces étaient de mon écriture) ; plus un reçu de 400,000 francs de la main d’un banquier célèbre. Cette somme provenait des 800,000 francs que la reine avait successivement économisés, pendant son règne, sur sa pension de 300,000 francs par an, et sur les 100,000 écus de présent à l’époque de la naissance du dauphin. Ce reçu, écrit sur un très-