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CHAPITRE XIV.

Serment du Jeu-de-Paume. — Insurrection du 14 juillet. — Le roi se rend à l’Assemblée nationale. — Anecdotes. — Spectacle que présentent les cours du château de Versailles. — Particularités singulières. — On feint de croire que la salle de l’Assemblée nationale est minée. — Discours du roi qui rejette ces odieux soupçons. — Anecdotes. — Esprit des troupes. — Départ du comte d’Artois, du prince de Condé, du duc et de la duchesse de Polignac. — Elle est reconnue par un postillon qui la sauve. — Le roi se rend à Paris. — Terreurs à Versailles. — La reine veut se rendre à l’Assemblée : discours touchant qu’elle prépare. — Retour du roi : la reine est blessée du discours de Bailly. — Assassinat de MM. Foulon et Berthier. — Plans présentés au roi par M. Foulon, pour arrêter la marche de la révolution. — Mot affreux de Barnave. — Son repentir.

Le trop mémorable serment des états-généraux, fait au jeu de paume à Versailles, fut suivi de la séance royale du 23 juin. La reine regardait comme trahison ou lâcheté criminelle dans M. Necker, de n’avoir pas accompagné le roi : elle disait qu’il avait changé en poison un remède salutaire ; que, possédant toute la popularité, l’audace de désavouer hautement la démarche de son souverain avait enhardi les factieux et entraîné toute l’Assemblée, et qu’il était d’autant plus coupable, que la veille il lui avait donné sa parole d’accompagner le roi à