Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 1.djvu/505

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rable et l’ouverture du passage étant étroite, il s’en suivait, nécessairement, que le frottement était immense, et que la plus grande partie du produit brut disparaissait sons l’influence de l’opération à laquelle elle se trouvait soumise. Plus la récolte était considérable, plus l’était également la masse à transporter, plus le taux du fret était élevé et plus étaient considérables les frais de magasinage et d’assurance ; mais plus aussi les prix baissaient. Il résulta de là, comme une conséquence naturelle de cette manière d’agir si peu naturelle, que le fermier et le planteur se virent contraints de faire des vœux contre l’extension de la production ; car pour eux elle n’était féconde qu’en ruines. De faibles récoltes, donnant lieu à un fret peu coûteux, à peu de frais de magasinage et à des prix élevés sur le marché éloigné, étaient avantageuses pour eux ; tandis que des récoltes abondantes étaient préjudiciables à tous les individus qui s’occupaient de développer les ressources que la terre fournit.

Jusqu’à ce jour, la population avait été regardée comme un élément de force ; mais à mesure que le système anglais fut pratiqué complètement, l’opinion changea ; et l’accroissement de la population en vint à être considéré comme une preuve de faiblesse et non de force. Dans un autre chapitre, nous examinerons jusqu’à quel point un système politique erroné et injuste tendit à produire ce changement de doctrine.