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en laine, — concurrence qui implique celle pour l’achat de bras à appliquer à la transformation en étoffes. Si on ne l’eût troublée, elle eût depuis longtemps pris assez de développement pour enfanter dans les États planteurs cette concurrence pour l’achat du travail qui conduit à la liberté. Elle a succombé à plusieurs reprises sous les attaques du trafic, d’où il a résulté que pendant toute cette période, la population de ces États et les cent millions d’habitants de l’Inde ont été engagés dans la concurrence pour la vente de leurs produits, — ce qui conduit inévitablement au redoublement des maux de l’esclavage déjà existant et à le produire là où il était inconnu. L’exportation prolongée des matières premières du sol a les mêmes effets dans les deux pays : — épuisement de la terre et tendance vers la mort commerciale et morale et la dissolution politique. Dans l’un, l’existence du gouvernement dépend des monopoles du sol et de l’opium ; tandis que, dans l’autre, nous voyons une folle détermination, à tout hasard, d’étendre sur tout le territoire un système qu’il y a soixante-dix ans, les hommes les plus éminents des États du Sud regardaient comme un fléau, une malédiction dont il fallait se délivrer.

Il n’y a qu’un demi-siècle, le travail de l’Irlande trouvait encore une concurrence pour l’acheter. La centralisation politique existait depuis longtemps ; mais il restait à celle du trafiquant d’annihiler toute concurrence pour l’achat des énergies humaines indigènes, et d’éteindre toute concurrence irlandaise pour l’achat de celles du dehors. Il en est résulté que les huit millions d’âmes de la population irlandaise ne forment pas, pour le principal produit de l’Inde et de la Caroline, un marché aussi important que celui formé par un simple million d’âmes au Massachusetts.

Il y a un siècle, le Mexique avait à souffrir l’oppression d’une centralisation politique, et néanmoins il prospérait. Depuis lors, tout en gagnant l’indépendance politique, — il est tombé sous la domination du trafiquant. Les résultats sont que, produisant peu, il a peu à vendre ; et ses marchés n’ont aucune importance pour le reste du monde. Il en est de même pour la Turquie, le Portugal, la Jamaïque et tout autre pays de libre-échange, — leur pouvoir de production est tellement faible que c’est à peine s’ils figurent, dans le commerce, pour l’achat du travail des autres nations.

Ce qui montre à quel degré est stationnaire, si même elle ne