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les quatre fils aymon

Les textes les plus anciens où il soit fait mention des Fils Aymon, sont Girart de Roussillon, manuscrit d’Oxford, v. 756 sq., XIIe siècle ; Ogier de Danemarche, v. 9901, sq. ; 9512, sq. ; 9679, sq., XIIe siècle ; Aye d’Avignon, v. 161, sq. ; XIIe siècle ; le Chevalier au Cygne, v. 3017, sq.[1], XII-XIIIe siècle.

À partir du XIIIe siècle, les allusions sont fréquentes et Albéric de Trois-Fontaines connaît même la mort de Renaud à Cologne et sa sépulture à Tremoigne (Trummonia, Dortmund).

Le poème, dans sa forme première, s’arrête à la mort de Renaud. On pouvait se demander comment avaient fini ses frères, ses fils et son cousin Maugis. La réponse à cette question se trouve dans un petit poème reproduit après la version des Fils Aymon donnée dans le manuscrit 766 de la Bibliothèque Nationale. J’ai déjà publié cette branche du cycle à la suite du Maugis d’Aigrement sous le titre de la Mort de Maugis. Elle comprend seulement 1244 vers, et elle est rattachée à la fin des Fils Aymon par la transition :

Sont li frere Renaut a Charle demoré,
Moult les aime li rois et tient en grant cherté ;
Et les .II. fiz Renaut rama il moult autel,
La merci Damedeu bien ont lor volenté.
Or vos lairons ci d’eus, bien a point revenré.
Si diron de Maugis, le bon larron prové,
Comme il ot puis sa pes a Charle le doté[2].

Mais elle forme une Chanson de geste distincte, ainsi qu’on en jugera par le débat :

Seignors, or escoutez, por Deu et por son nom ;
Oï avez arier com Maugis le larron
Fu partis de Renaut, si com dit vos avon,
Quant il vint en sa terre de la terre Simon.

  1. La duchesse de Bouillon rappelle à quelle famille elle appartient : « Car jo sui del lignage Renaut, le fil Aymon ». Dans le Doon de Maience ce n’est pas le Chevalier au Cygne (contrairement à la liste du Gaufrey et du Maugis) qui descend de Doon, mais bien la dame de Nimègue dont Hélias se fait le défenseur et dont il épousera la fille. Doon de Maience, v. 8007, sq. Cf. mes Recherches, p. 79-80. L’on a constaté plus haut le contact des Fils Aymon et de la légende du Chevalier au Cygne.
  2. V. Maugis d’Aigremont, p. 281, note.