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appendice

10Je l’en demande droit voiant tut le ba[r]nez,
E le rois m’en clamma malveis garz enfiez.
Jo regardi me freres que mut avoie amez.
Jo ne soi point lor quers ne ne soi lur pensez.
Jo vi mes enemis entur moi asemblez.
15Où les allasse querre quant jo les oi trovés ?
Jo pris un es[che]quier, grant cop li a[i] doné.
Bertelai en donai un cop desmesuré,
Le neveu Karl., mut l’avoit en chierté ;
D’un pe(n)sant eschekier qui estoit peinturé,
20Que ambedous li furent li oil del chef volez.
Adunc me prist le rois de France si en haiez
Que il m’en volt ocirre les menbres colper.
Là me fist à Emund mon pere forsjurer
Ke jamais entur lui ne prendraie un dener.
25Puis n’oi si bon parent qui m’osast receter.
Adunc eissi deu reaume dolent e esgarez... »

IV

Quant ço veit .Ka., de mautalent esbloe ;[1]
Et si home sunt lié, Jesus (con) chascun en loe,
Tuit en funt à K. par deriere la moe.
Eschapés est .Ba. de si grant aventure.
5Encor(e), dit l’en eu reaume, si conte l’escripture,
Qu’il vit en la forest, si i prent sa pasture.
Quant veit home ne femme, d’aler à li n’a cure ;
Ainz s’en refu[i]st en bois mult tres grant aleüre.
Ci feni la chançon qui en avant ne dure.

Le manuscrit Douce, incomplet et abrégeant sans raison, commence à un endroit de la version A P et se termine par un emprunt à la version C.

Le manuscrit Laud, le plus important des trois, débute d’une façon qui lui est particulière, se rattache ensuite à la version A P et se termine exactement comme cette version. Il serait à examiner de près si l’on voulait imprimer la version A P que ces deux manuscrits ont, pour des raisons différentes, assez mal conservée. Par sa date, le ms. Laud permet de recon-

  1. La leçon esbloe et le vers 3 sont dans M, le reste est commun à L M. Le dernier vers signifie que le Jongleur n’en sait pas plus long. Il n’a pas d’autre intérêt.