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que l’on peut rendre plus abondante encore en pressant la veine du haut en bas, et de bas en haut dans certains cas particuliers.

Parvenue à ce degré, l’affection peut se terminer heureusement ; il survient alors une oblitération complète de la veine, une circulation collatérale s’établit, et les vaisseaux atteints restent à jamais peut-être imperméables au sang. Il est des circonstances dans lesquelles les nombreux abcès formés, au lieu de s’ouvrir à l’extérieur, versent leur produit de sécrétion à l’intérieur de la veine ; des accidents forts graves peuvent en être la triste conséquence. Si le pus, s’acheminant vers l’intérieur, n’est point arrêté dans son trajet par des caillots obstructeurs, d’abondantes hémorragies se manifestent et l’infection purulente se montre presque toujours avec son cortège funeste.


Infection purulente. — Lorsque la phlébite suit ses phases d’une manière régulière, il arrive souvent qu’elle se termine heureusement sans passer à la période d’infection. Alors des adhérences s’établissent entre les caillots et les parois vasculaires, une circulation collatérale s’établit pour favoriser incomplètement la circulation du sang. Les choses ne se passent pas toujours ainsi ; le pus se mêle au fluide sanguin en pénétrant dans le torrent circulatoire, et y manifeste aussitôt sa présence par des désordres tellement graves, qu’ils ne peuvent être attribués qu’à une cause de cette nature.

Le premier symptôme qui fixe l’attention, et qui est l’indice d’une influence délétère portée dans l’organisme, est un frisson souvent avec claquement des dents, et aussi violent que dans un accès de fièvre intense. Un phénomène qui parfois survient immédiatement après les frissons, qui en est