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ou mauvais génies. L’aîné, dans livrasse de sen pouvoir et de se grandeur, voulait plonger la terre dans l’abîme. Pour délivrer la terre d’un tel monstre d’orgueil et de cruauté, le bienfaisant Vichnou prit la forme d’un sanglier, le seul animal aux atteintes duquel ce mauvais génie ne fût pas invulnérable. Dans la lutte, le monstre fut exterminé. Le dieu enleva sur la pointe de ses défenses Prittvm, la déesse de la terre, qui allait être écrasée par le démon des eaux, et la terre ftat ainsi tirée de l’abîme. Dans cette peinture indienne, divisée comme les précédentes en trois parties, on voit en dessous les eaux couvertes des feuilles et des fleurs du lotus sacré, le corps inanimé du mauvais esprit flotte A la surface, la téte cornue séparée du tronc et l’épée abandonnée près de lui. Le dieu surnage assis sur une grande fleur de lotus ; sa tête de sanglier est ceinte d’une couronne à trois étages ; il porte au cou le cordon symbofique des brahmes. Ses quatre mains tiennent les attributs ci-dessus décrits : le padma ou lotns, le sankha ou buccin, le tchakra ou cercle de feu, et Vagni-astra ou épée flamboyante. Devant loi émergent Brahma, caractérisé par ses quatre têtes barbues surmontées de quatre couronnes, et ses quatre bras dont l’un tient le poinçon avec lequel il a gravé les Védas sur les OUes ou feuilles de palmier, le cordon brahmanique au cou, et Siva, caractérisé par le trisoula ou trident qn’il porte, par le serpent qui s’enroule autour de son cou, emblème de la santé, de la vie et de l’éternité, par ses cheveux relevés en noeud et par le croissant de la lune. Brahma et Siva remercient Vichnou du service qu’il vient de rendre & la nat Are. Au-dessus la terre est figurée par une prairie verdoyante ; sur un tnont sacré s’élèvent les pagodes de Brahma et de Siva, dont Vichnou se déclare spécialement le conservateur contre toute profanation. Le ciel de l’empyrée forme la partie supérieure.

8. Le quatrième Avatara de Vichnou en homme-lion, narasingha, d’où cette quatrième incarnation a reçu le nom de Najusinghavatara . Il s’agissait maintenant de détruire l’autre mauvais génie, le Aeytia Hiranaya-Kachipou. La difficulté venait de ce que Brahma lui avait accordé de ne pouvoir mourir ni le jour, ni la nuit, ni dans la terre, ni dans le ciel, ni par le feu, ni par l’eau, ni par les coups d’aucun être ordinaire, tel qu’un homme ou une bête. Vichnou dut recourir à l’artifice. Hiranaya-Kachipou avait un fils qui, bien différent de son père impie, honorait les dieux avec piété ; il s’appelait Pralliada. Le deytia tenta en vain de le faire périr, car il était préservé par Vichnou de tons les dangers. Irrité de ses essais’inutiles, Kachipou dit à son fils : Où est-il, ton protecteur Vichnou f et en même temps il se mit à vomir des outrages contre le dieu. — Ne blasphémez point, mon père, lui répondit