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par lesquels il signala sa vie entière. Voici la légende qui a donné lieu au tableau représenté par le peintre indien. On raconte que Bala-Raroa étant allé visiter ses amis à Gocoula, sur les bords de l’Yamouna, dans le pays de Vradja, y passa deux mois dans la société des gôpis ou bergères de celte contrée. Voulant un jour se baigner dans cette rivière, dont U était un peu éloigné, il lui commanda de venir à lui : l’Yamouna refusa. Alors Balarama jura qu’il l’y forcerait* et prenant un soc de cbarrue, arme habituelle dont il se servait pour détruire les géants, il lui creusa un nouveau lit, l’amena à lui, et ne laissa aller la rivière rebelle que quand elle lui eut promis de hien se conduire à l’avenir. On aperçoit la rivière coulant des montagnes et couverte de fleurs de lotus. Balarama, la couronne sur la tête, le soc à la main, creuse son autre lit. Derrière lui, Crichna, debout, de couleur bleue, la couronne sur la tête, una fleur de lotus dans chaque main. Crichna est accompagnée de Rhada, sa favorite, qui tient i la main une graine de lôtUS. tfùë petite gôpi regarde avec étonnement ce spectacle et joint lés mains en signe d’adoration. Dans la partie supérieure du tableau, l’on voit sur lés montagnes les bosquets à verdure éternelle où s’élève e’ Brinda-Vâna, OU paradis de Crichna, qui est le paradis par excellence : on y goûte des plaisirs inexprimables et la beauté de ce séjour est au-dessus de toute description.

15. Le neuvième Avatara de Vichnou a eu lieu sous le nom de Crichna, pour achever de purger la terre dea géants dont la tyrannie infestait le monde. Coucha, l’un d’eux, effrayé de ta naissance de celui qui devait opérer sa destruction, voulut le faire périr dans son berceau. Fuyant la persécution, Crichna fut confié à des bergers qui Pélevirent en secret dans le pays de Vradja, où s’écoula son enfonce, passant son temps à garder les troupeaux et à jouer de la flûte en dansant avec les jeunes gôpis ou laitières. Le tableau représente une scène champêtre. Une belle gôpi, nommée Rhada, qui plus tard devint son épouse, vient de fabriquer du beurre dans la baratte. Le petit Crichna, qui est de couleur bleue, en prend un morceau qu’il donne à son frère Bala Rama. De là, l’origine de l’oblation de beurre clarifié que l’on fait aux dieux. Dans le fond, un bananier en fleurs. (Musa paradisiaca, Lin.)

16. Après une vie de triomphes et de victoires, Crichna jouit enfin du repos dons son Brinda-Vuna ou paradis céleste. Le dieu est de cette couleur bleue qui caractérise la divinité. 11 est assis sur son trône, la couronne sur le front, une auréole de lumière rayonne autour de sa tête. Rhada ou Ragika, sa favorite, célèbre par ses grâces et sa beauté, oint ses pieds de parfums ; suivant quelques théologiens hindous, Rhada