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Miniatures de 0m21 sur 0m15, sur papier, dans un registre relié en parchemin vert.

1422. — Pénitents indiens. — Série de miniatures faisant suite à celles du panthéon indien qui viennent d’être décrites, tirées du même album et paraissant être de la même main.

Les peines volontaires que les Hindous s’imposent ont pour base la doctrine de la métempsycose ou transmigration des âmes qui doivent, par leur passage dans différents corps, subir des peines expiatoires jusqu’à ce qu’entièrement purifiés par leurs souffrances elles puissent retourner dans leur premier état ; mais on peut racheter ces souffrances à venir et leur long circuit par des austérités présentes qui les adoucissent et les abrègent ; on peut même par la fermeté de la volonté isoler de son corps coupable l’àme sanctifiée, et, en la séparant de son être par la contemplation de Dieu, arriver directement à l’incorporer à l’essence divine. L’état complet de nudité de ces pénitents, les bizarres tortures qu’ils s’imposent et que l’imagination surexcitée peut seuls faire supporter à l’homme, avaient frappé l’attention de l’antiquité. Les Grees leur avaient donné le nom de IupvoeoipuTTM, gymnosophistee ou sages nos, traduction de leur nom sanscrit. Ces récits étranges avaient non moins frappé les R mains. Les gymnosophistes sont parfaitement décrits par Cicéron, Quœst tusc., Hb. V ; par Pline, "Hist. nat., Ub. VH1, c. 2 ; par saint Augustin, De civit. dei, 1. XV. Ces auteurs racontent qu’ils se mettent entièrement nus, que les uns se tiennent constamment debout sur un pied, que d’autres, dans leur état de nudité, se font on jeu de braver les froids et les neiges de l’hiver comme les chaleurs accablantes de l’été qu’iU augmentent de plus en faisant allumer de grands feux autour d’eux, que d’autres encore fixent leurs yeux immobiles sur le disque du soleil depuis son lever jusqu’à son coucher. Les voyageurs mabométans qui au Moyen âge se mirent à visiter l’Inde en firent l’objet des mêmes remarques. Un Arabe rapporte, dans la relation d’un voyage dont l’abbé Renaudot a publié la traduction (p. 40), qu’étant allé dans l’Inde l’an 835 de notre ire, il vit un de ces pénitents le visage tourné vers le soleil, et qu’y étant retourné l’an 851, il le retrouva dans la même situation, fort étonné de ce que dans cet intervalle de seize ans il n’eût pas perdu les yeux par l’ardeur du soleil. Un autre musulman, Ahou-sid-el-Hassan, dont l’abbé Renaudot a aussi traduit le voyage qu’il exécuta dans flnde l’an 1173 de notre ire, décrit (p. 108) les hommes qui, par principe de