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1447 à 1450. — Deux paires idem, sans décor. — H. 0"09.

1451. — Un autre petit Vase idem. — H. 0m05.

D. Objets divers.

1452. — Vase avec son couvercle.

Cet objet est un des plus frappants exemples des singulières méprises où peut se laisser tomber l’érudition, quand elle n’est pas suffisamment guidée par la critique archéologique et la connaissance pratique des monuments de l’art.

Ce vase est ainsi décrit dans le Cat. de la coll. du prés. de Robien, p. 67 : « Il ne faut pas omettre ici la description d’une petite urne funéraire d’une matière que quelques-uns ont cru une composition, mais qui est réellement pierre aussi dure et de la matière du porphyre. Ce tombeau, qui est d’une forme octogone et très-bien travaillé, est de la hauteur d’environ quatre pouces sous le couvercle, qui en a près de deux, et qui est d’un travail exquis. Il m’a été donné par {{M.|d’Osmont, et a été trouvé dans des ruines près de Gap. La capacité de ce vase peut contenir environ deux verres de vin. Il a sa surface extérieure couverte d’une bande de festons, au-dessus de laquelle règne une inscription en relief en caractères grecs, de cette sorte : ΑΡΤΕΜΙΣΙΔΟΣ ΒΑΣΙΛΙΣΣΑΣ ΣΠΟΔΟΣ, et une gravée en creux sur la base, portant : ΤΟΥ ΘΑΝΑΤΟΥ ΒΕΒΑΙΟΤΕΡΟΝ ΟΥΔΕΝ. »

C’est, entraîné par les données de cette note, que M. Bertrand, professeur au Lycée de Rennes, lut à l’Académie celtique, dans sa séance du 29 novembre 1806, un Mémoire intitulé : Dissertation sur un vase cinéraire conservé au Musée de Rennes, lequel paraît avoir été destiné à recueillir les restes d’Artémise, sœur et femme de Mausole, roi de Carie, et que cette Société savante inséra dans son t. Ier, p. 276. Un semblable monument était certes un sujet bien digne d’intérêt ; aussi décrit-il minutieusement et dans ses plus petits détails ce vase sous tons ses aspects ; la flamme qui surmonte le couvercle, les festons qui entourent l’urne, la draperie galonnée qui l’entoure, garnie de glands tombant, puis les deux inscriptions en capitales grecques, l’une en relief : Ἀρτεμισιδος βασιλισσας σποδος (cendre de la reine Artémise), l’autre en creux : Του θανατου βεβαιοτερον οὐδεν (Rien de plus assuré que la mort). Quant à la matière, on ne peut douter, dit-il, que ce ne soit du porphyre. Puis il se livre à une savante dissertation sur Artémise et Mausole, dont le tombeau compte au nombre des sept merveilles du monde