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est bien plus complet, puisqu’il contient vingt-six dessins exécutés à l’aquarelle sur papier, et inédits pour la plus grande partie. Malheureusement. ils ne sont pas accompagnés du texte explicatif ; seulement, au dos. sont des chiffres chinois indiquant leur ordre. Dans ees derniers temps, des collections analogues ont été publiées. M. Brongniart, dans son Atlas, pl. 42, 43, 44, a fait lithographier douze tableaux de cette espèce ; Le Magasin pittoresque, t. XXV, 1857, p. 44, a représenté dix-sept tableaux gravés sur bois ; mais leur comparaison avec l’album du cabinet de Rennes montre combien ce dernier l’emporte, non-seulement par le nombre, mais encore par le fini et l’exactitude. On ne doit pas être éloigné de penser que ce ne soit là une copie de l’œuvre officielle du directeur Tchang-kong.

Il est d’autant plus précieux, que, par suite des malheurs de la guerre, cet album est aujourd’hui tout ce qui reste de la célèbre manufacture dont il était destiné à consacrer les travaux. King-té-tchin n’est plus maintenant qu’un monceau de ruines. Dans la guerre civile qui vient de désoler la Chine, et qui n’était autre qu’une insurrection de la race chinoise conre les Tartares mandchoux, les Taï-pings s’en sont emparés. Le bourg a été saccagé, les usines détruites, tout n’est plus qu’une dévastation , et l’industrie de la porcplaine y est à jamais ruinée si la persévérance chinoise ne parvient à la relever.

On va successivement décrire les vingt-six tableaux qui comprennent toute la fabrication de la porcelaine telle qu’elle était pratiquée au commencement du siècle dernier, en essayant d’expliquer les procédés manufacturiers indiqués par le pinceau de l’artiste chinois.

a. — Les Pâtes.

1er tableau. — Vue de la manufacture de King-té-tchin. Le site représente le port de ce bourg populeux. A l’horizon, les montagnes en demi-cercle auxquelles le bourg est adossé. On voit le point de jonction des deux rivières qui, en se réunissant, forment le vaste bassin ’de son beau port. Un grand nombre de grosses barques remontent la rivière de Jao-lchéo«à King-té-tchin pour se charger de porcelaines. Il y en descend de Ki-men presqu’autanl de petites, qui sont chargées de pé-tuntsé et de kao-lin r. duits en forme de briques ; car King-tè-tchin ne produit aucun des matériaux propres à la porcelaine ; il faut aller les chercher à vingt ou trente lieues, dans la province de Kiang-nan, communément Nan-king, qui en est voisine. Le directeur de la fabrique, debout sur le quai, à l’entrée de ses vastes magasins, surveille l’arrivée et le départ de ses flottilles de barques. Sur le premier plan, une pagode à six étages