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s’échappe lorsqu’on souffle dans le tuyau recourbé qui sert d’embouchure, ét la languette qui est dans le corps de l’instrument ne reçoit aucune agitation. Pour faire parler un tuyau, il faut boucher ce trou, précisément au contraire de nos instniments ; alors l’air, forcé de passer du cdté de la languette, l’agite et fait entendre le son que doit donner le tuyau. »

La gamme chinoise se divise en 12 demi-tons ou lu. Chaque tuyau porte le nom du lu dont il donne le ton. Il y a deux espèces de cheng : la grande espèce, qui a 36 tuyaux, et la petite, qui en a 17. Le cheng à 13 tuyaux ou petit yu ne donne que les lu dits naturels, c’est-à-dire les 12 demi-tons ; le 13* tuyau n’est que pour compléter par la réplique du premier son. Le cheng du Musée de Rennes est de la petite espèce, n’étant composé que de 17 tuyaux distribués en cinq ordres de grandeurs différentes. Le 1er ordre est de 2 tuyaux, de 0m33 ; le 2e de 4, de 0m25 ; le 3« de 4, de 0m20 ; le 4» de 4, de 0m15 ; le 5“ de 3, de 0m10. Ils sont montés et ajustés sur un sommier de bois laqué.

On peut voir le cheng représenté dans la pl. VI, fig. 45, du Mém. du P. Amyot, plus haut cité Le même auteur, dans sa vie de Koung-lsè (Confucius), publiée dans le t. XII de la même coll. de Mém., a fait graver, pl. IV, un concert céleste, où l’on voit une musicienne soufflant dans un cheng. Le P. Duhalde, dans sa Descr. de la Chine, a figuré, t II, p. 120, une noce chinoise, où l’on voit aussi un musicien soufflant dans le cheng. Cet instrument à vent est aussi employé au Japon sous le nom de sang ; le P. Charlevoix, dans son Hist. du Japon, l’a donné, pl. de la p. 109, fig. 3. Le Mag.pitt., 1862, p. 155 et 156, l’a aussi donné d’après Siebold. Dans le Tour du monde, 2* sem., 1866. p. 57, une gravure sur bois représente un orchestre japonais où est figuré un musicien soufflant dans son cheng.

Dans les premières années du XVIIIe siècle, le prince héritier de la Chine eut la fantaisie de commander à la manufacture impériale de porcelaine de King-tè-tihin divers instruments de musique, entre autres un cheng ; mais ce fut inutilement qu’on y travailla (Lettre du P. d’Entrecolles, du Ier septembre 1712, t. XVIII, p. 279 Le P. Duhalde, t. II, p. 199). On conçoit sans peine qu’on ne put exécuter un orgue en porcelaine. — Il existait, dans la coll. Beckford, une théière japonaise ornée de bambous arrangés dans la forme de cet instrument de musique. Elle est figurée dans Marryat, trad. par Salvetat, t. II, p. 82, fig. 320.

H. 0m42.

1587. — Flageolet à deux corps.

Donné par M. Aussant au Musée. — L. 0m45.