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Japonais assis dans différentes attitudes ; les têtes et les bras sont mobiles. — H. moyenne 0m09.

Porcelaines.

Le P. Charlevoix, dans son Hist. du Japon, t. I, chap. II, dit que la matière dopt on forme la porcelaine da Japon est une argile blanchâtre qui se tire en grande quantité sur les montagnes. Quoique cette argile soit naturellement fort nette, il faut encore la pétrir et la bien laver avant que de la rendre transparente, et l’on assure que ce travail est si pénible qu’il a fondé un proverbe qui dit : Que les os humains sont un des ingrédients qui entrent dans la porcelaine. Ce. Père ajoute qu’il n’a rien pu apprendre davantage sur la fabrique de cette précieuse vaisselle. Elle ne diffère pas apparemment beaucoup de celle de Chine, dont on a une description par le P. d’Entrecolles dans les Lettres cur. et édif. des miss, de la Soc. de. Jésus (Voyez ci-dessus l’expl. de l’Album, n® 1471).

Les Hollandais ayant obtenu du Djogoun ou souverain du Japon le privilège du commerce, furent établis en 1636 dans l’Ile de Desima (l’île avancée, ainsi nommée parce qu’elle fait saillie hors de la ville de Nangasaki), et c’est de ce comptoir, espèce de prison productive où les Olando ou barbares du midi étaient confinés, qu’arrivaient en Europe les produits du Japon. La Compagnie française des Indes ne pouvait les obtenir que de seconde main et par leur intermédiaire. Malgré leur prix plus élevé, naissant de cette difficulté qui n’a disparu que de nos jours, les belles porcelaines du Japon ont toujours été recherchées avec une grande faveur qu’elles méritent à tous égards.

Les auteurs varient sur les caractères comparés des porcelaines de la Chine et de celles du Japon, et il est difficile de poser des règles précises pour les bien distinguer, au milieu des renseignements confus et quelquefois contradictoires que l’on rencontre. Plusieurs de ces signes sont douteux et souvent applicables aussi bien à l’une qu’à l’autre. Dans celle incertitude, c’est à l’expérience pratique qu’il faut avoir recours pour les discerner. Voyez sur cette matière, où les erreurs ne sont pas difficiles : Brongniart, Tr. des arts céramiques, t. II, p. 434 ; Demmin, Man. de l’am. de porc., 2e éd., p. 141 ; 4e éd., t. II, p. 1023 ; Jacquemart, Merv. de la cér., 1.1, p. 125, etc.

1617-1618. — Une paire de grandes Potiches décorées or et couleur sur fond blanc. La prédominance des chrysanthèmes et de la pivoine (pœonia) montre qu’on doit