Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/242

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doit être récompensé, que le péché doit être puni. Ils comprennent que toute faute mériterait une peine infinie, parce qu’elle est commise contre moi qui suis le Dieu infini, et ils considèrent comme une grâce, que je veuille bien les punir en cette vie et en ce temps fini. Ainsi tout à la fois, ils se purifient de leurs péchés par la contrition du cœur, ils acquièrent des mérites par leur parfaite patience, et leurs épreuves seront récompensées par un Bien infini. Ils savent aussi que toute souffrance en cette vie, est de courte durée, comme le temps. Le temps est comme un point sur le fléau d’une balance, rien de plus ! Le temps écoulé, finie la souffrance ! C’est bien peu de chose, tu vois !

Mes serviteurs portent ainsi leurs épreuves présentes, ils passent avec patience à travers les épines ; celles-ci ne leur blessent point le cœur. Leur ne leur a-t-il pas été enlevé avec l’amour sensitif, pour être transporté en moi et uni à moi par sentiment d’amour ! Il est donc bien vrai qu’ils ont dès cette vie un avant-goût de la vie éternelle. Ils passent au milieu des eaux sans en être mouillés ; à travers les épines sans en être déchirés, parce qu’ils m’ont connu comme le souverain Bien, et qu’ils l’ont cherché là où il se trouve, je veux dire dans le Verbe, mon Fils unique.