Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/350

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Si mes serviteurs cachent leur vertu, ce n’est pas par crainte, mais par humilité. Si le prochain a besoin de leur service, ils ne se dérobent pas, par peur de souffrir ou de perdre leur propre consolation, mais courageusement ils vont servir, en s’oubliant eux-mêmes, en s’abandonnant eux-mêmes. De quelque manière qu’ils dépensent leur vie et leur temps, Si c’est pour l’honneur de Moi, ils sont dans la joie, ils trouvent la paix et le repos de l’esprit. Pourquoi donc ? Parce qu’ils ne choisissent pas de servir à leur convenance, mais à la mienne. C’est pour cela qu’ils sont toujours prêts. Tous les temps leurs sont bons, que ce soit celui de la consolation ou celui de la tribulation, celui de la prospérité ou celui de l’adversité. Adversité et prospérité ont pour eux le même prix, parce qu’en toute chose ils trouvent ma volonté, et qu’ils n’ont point d’autre souci que de se conformer à ma volonté, partout où ils la trouvent.

Ils ont vu que rien n’a été fait sans Moi et que tout a été mystérieusement ordonné par ma divine Providence, tout, à l’exception du péché qui n’est pas quelque chose. C’est pourquoi ils ont la haine du péché et sont pleins de respect pour tout ce qui est. Cette pensée les rend si assurés et si inébranlables dans leur vouloir, qu’ils suivent la voie de la Vérité, sans s’arrêter jamais. Ils servent leur prochain avec fidélité, sans regarder jamais à son ignorance ou à son ingratitude. Parfois même ils recevront les injures des méchants ou leurs réprimandes : rien ne ralentira leurs bonnes œuvres, rien ne les empêchera