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CHAPITRE II

(111)

Comme toutes les impressions des sens corporels sont trompées dans ce Sacrement, mais non les sens de l’âme. C’est avec ces sens intérieures, qu’il faut voir, goûter et toucher. D’une belle vision qu’eut cette âme, à ce sujet.

O ma fille très chère, ouvre bien l’œil de l’intelligence pour contempler l’abîme de ma Charité. Il n’est pas une créature raisonnable dont le cœur ne dût se briser sous la pression de l’amour, en considérant après tous les biens dont je vous ai comblés, le bienfait que vous recevez dans ce Sacrement. C’est avec cet œil de l’esprit, très chère fille, que toi et les autres, devez regarder ce mystère et le toucher, et non seulement avec la vue et le toucher corporels, qui sont ici impuissants.

L’œil ne voit rien d’autre que la blancheur du pain, la main ne touche rien d’autre que la surface du pain, le goût ne savoure rien d’autre que la saveur du pain. Tous les sens grossiers du corps sont ici abusés ; mais le sens de l’âme ne peut être trompé, si elle le veut, c’est-à-dire si elle ne consent pas à se priver, par l’infidélité, de la lumière de la très sainte Foi.

Qui goûte et voit et touche ce sacrement ? Les