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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/22

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sens de l’âme. Avec quel œil le voit-elle ? Avec l’œil de l’intelligence, si cet œil est muni de la pupille de la très sainte Foi. Cet œil voit sous cette blancheur Dieu tout entier, l’homme tout entier, la nature divine unie à la nature humaine, le corps, l’âme, le sang du Christ, l’âme unie au corps, le corps et l’âme unis à ma nature divine, sans qu’elle soit séparée de Moi.

N’est-ce pas, s’il t’en souvient, ce que je t’ai fait voir, presque dès le commencement de ta vie, et non seulement du regard de l’intelligence, mais aussi des yeux du corps. Les yeux du corps, il est vrai, ne tardèrent pas à être aveuglés par l’éclat même de la lumière, et il ne demeura que la vision par l’œil de l’intelligence. C’est à ta demande, que je t’avais favorisée de cette manifestation, pour répondre aux attaques auxquelles tu étais en butte de la part du démon, au sujet de ce sacrement.

Tu sais, qu’allant un matin à l’église, dès l’aurore, pour entendre la messe, après avoir été tourmentée auparavant par le démon, tu allas te placer droit à l’autel du Crucifix. Le prêtre était venu à l’autel de Marie. Toi, tu examinais ton indignité : tu craignais de m’avoir offensé par la tentation que le démon t’avait fait subir, et tu considérais l’amour de ma Charité, qui avait daigné te faire entendre la messe, alors que tu te jugeais indigne d’entrer seulement dans mon saint temple. Lorsque le prêtre allait consacrer, au moment même de la consécration, tu levas les yeux sur lui, et comme il prononçait les paroles consécratoires, je me manifestai à