Aller au contenu

Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
pourvu, cependant, qu’elle ne soit pas assez sotte pour se laisser dominer et troubler par sa peine, au point de s’abandonner au dégoût de l’esprit, au chagrin du cœur, et de renoncer à ses exercices. Dans ces conditions, cette affection constituerait un vrai danger l’âme tournerait à sa propre ruine et changerait, en instrument de mort, ce que je lui procurai comme un moyen de vie. Non, ce n’est pas là ce qu’elle doit faire. Qu’elle donne à son zèle un autre objet, pour le rendre saint. Qu’avec humilité elle se reconnaisse indigne des consolations qu’elle recherchait et dont elle se voit privée. Qu’elle considère à la lumière de la foi, que c’est la vertu qui doit être le motif principal de son amour, et que la vertu n’a pas diminué dans la personne qu’elle aime ; qu’elle conçoive alors le désir de supporter toute peine, de quelque côté qu’elle lui vienne, pour la gloire et l’honneur de mon nom. C’est ainsi qu’elle accomplira ma volonté en elle-même, et qu’elle recevra ce fruit de la perfection ; c’est pour la faire parvenir à cette lumière que j’ai disposé dans sa vie les luttes, les secours, et tous les événements.

Voilà les moyens dont se sert ma providence à l’égard des imparfaits. Il en est bien d’autres encore la langue humaine serait incapable d’en exprimer le nombre et la variété.