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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/215

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est le signe démonstratif, qui fait juger de la perfection ou de l’imperfection de la charité dans une âme. Les injustices et les épreuves que je ménage à mes serviteurs exercent leur patience et avivent le feu de leur charité, par la compassion qu’elles provoquent en eux, pour l’âme de celui qui leur fait injure ; car ils sont plus sensibles à l’offense qui m’est faite et au dommage de leur persécuteur qu’à leur propre injure.

Ainsi font ceux qui sont dans l’état de grande perfection et pour qui tout est moyen de progrès ; aussi est-ce pour leur avancement que je dispose tout ce qui leur arrive. Je mets en eux une faim du salut des âmes qui les aiguillonne sans cesse, et leur fait frapper jour et nuit à la porte de ma miséricorde, dans un complet oubli d’eux-mêmes, comme je te l’ai expliqué à propos de l’état des parfaits. Or plus ils se perdent ainsi, plus ils me trouvent.

Et où me cherchent-ils ? Dans ma Vérité, en suivant parfaitement la voie de sa douce doctrine. Ils ont lu son doux et glorieux livre, et ils y ont appris que, pour obéir à mon commandement et montrer combien il aimait mon honneur et le genre humain, il a voulu courir, à travers les supplices et les opprobres, à la table de la très sainte Croix, où par son sacrifice il a fait sa nourriture de la race humaine ; c’est ainsi que, par sa passion et par son amour des hommes, il m’a témoigné à moi-même tout l’amour qu’il avait de ma gloire.

Mes Fils bien-aimés, eux aussi. ceux qui sont parvenus à cet état de la grande perfection, me