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Page:Caumont Les Jeux d esprit.djvu/19

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tout, ce n’était pas seulement la filiation et la transmission du bel esprit du xviie au xviiie siècle : les formes mêmes avaient été maintenues ; car, de même que les amusements de Mlle de Montpensier à Saint-Fargeau avaient été chantés par Segrais, en 1656, sous le titre de Divertissements de la princesse Aurélie, les Divertissements de Sceaux étaient célébrés par Genest et Malézieu en 1712.

Les surnoms même n’y manquaient pas ; mais, au lieu de les emprunter à des souvenirs héroïques, tels que Arthénice (Mme de Rambouillet), Menalide (Julie d’Angennes), Valère (Voiture), Belisandre (Balzac), Cléoxène (Conrart), Dioclée (Mlle Deshoulières), Ligdamire (Mme de Longueville), Scipion (le grand Condé), etc. ; on employait à la cour de Sceaux des appellations moins solennelles, telles que Fine-Mouche ou Fauvette (la duchesse du Maine), le Curé (Malézieu), Fanchon (Mlle de Langeron), le Baladin (le marquis de Gondrin), Ruson (la marquise de Lassay), Ricannette (Mme d’Aligre).

Au milieu de ces sobriquets bourgeois, on voyait apparaître quelquefois comme des traditions vivantes : Ninon, Mlle de Scudéry,