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Page:Caumont Les Jeux d esprit.djvu/20

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Coulanges, Hamilton et le comte de Gramont, tous octogénaires et qui semblaient n’avoir survécu que pour assister aux transformations du temps dont plusieurs avaient subi l’influence.

En effet, quel contraste entre les bergers de Racan et ceux de Fontenelle et Malézieu, devenus plus tard les originaux de Watteau et de Boucher ! Comparez les madrigaux de l’hôtel de Rambouillet et les chants anacréontiques de la Fare et de Chaulieu, et mesurez l’intervalle qui sépare les adorateurs de Julie d’Angennes des bêtes de la ménagerie de Mme du Maine ! Le bel amour folâtrait à la guinguette et les galants d’autrefois se glorifiaient du nom de libertins, les beaux esprits se qualifiaient de celui d’esprits forts !

Indépendamment de la cour de Sceaux, qui resta presque toujours dans les bornes d’une certaine bienséance, malgré les chansons bachiques improvisées par la duchesse du Maine, il y avait encore d’autres réunions : celles du château d’Anet, chez le duc de Vendôme, et celles du Temple, chez le grand prieur. Le fond de la société était à peu près