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Page:Caumont Les Jeux d esprit.djvu/21

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même, avec cette différence qu’à Sceaux c’était la galanterie qui dominait ; à Anet, où les femmes ne pénétraient que rarement, c’était l’orgie et la débauche ; tandis qu’au Temple les esprits forts professaient l’incrédulité.

C’est ainsi qu’au commencement du xviiie siècle, Louis XIV vivant encore, et sous le règne de Mme de Maintenon, cette vieille précieuse des premiers temps, on pouvait pressentir la régence et le règne de Louis XV.

Il est à remarquer que le mouvement venait toujours d’en haut, quoique les rôles fussent changés ; en effet, bien que les hommes de lettres eussent pris tellement racine dans la société qu’on pouvait douter s’ils étaient encore les courtisans des grands seigneurs, ou si ces derniers étaient devenus leurs flatteurs ; cependant, à la tête de ce monde épicurien et incrédule se trouvaient encore des princes de la famille royale, presque tous bâtards à la vérité, mais légitimés et honorés comme tels.

Si nous nous sommes étendus peut-être un peu longuement sur la société précieuse, ce n’est pas seulement à cause de l’intérêt qui