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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/103

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POÉSIES DE 1830

POÉSIES DE 1830 89 ger son oncle Constant de s’occuper de ses vers et de leur impression : "On m’a dit que Monsieur de Latouche avait les vers que je destinais à l’impression et qu’il trouve mieux de garder pour une autre fois. Il ne nous écrit pas et je ne veux pas le fatiguer de nos lettres ; mais dites-lui, en le remerciant mieux que je ne ferais moi-même, qu’il devrait me faire en- voyer une épreuve pour que je regarde un peu comment on m’arrange:car ils font tout cela comme si j’étais morte (1). 12 Mais Ladvocat était pauvre, ce qui explique qu’il ait été plus prodigue de compliments que d’argent. Au mois d’avril 1827, il n’avait pas encore mis à l’impression les vers de Mar- celine; mais comme Pauline Duchambge et un certain M. Tissot lui demandaient son opinion sur le talent de la poétesse, il ouvrit un volume et, " lisant une pièce entière tout haut, il fit mille réflexions brusques et touchantes que Prosper Valmore eût été bien aise d’entendre…, (2). Ladvocat finit par offrir 2.000 écus (3) du manuscrit:du moins, c’est Marceline qui l’affirme; elle dit aussi qu’elle refusa cette offre à laquelle elle eût dû faire meilleur accueil. " Un nommé, Charles Durand, l’engagea, vers la fin de l’année, à traiter avec Mahler, " libraire très connu,. Alors commença pour Marceline une série d’aventures et d’infortunes que nous lui laisserons conter elle-même. Voici, d’ailleurs, ce qu’elle écri- vait de Lyon, le 27 janvier 1828, à son ami Duthillocul : "Dès le 15 décembre, j’avais vendu un manuscrit pour la somme de mille écus à M. Mahler, éditeur-libraire à Paris. J’en avais re- fusé 2.000, il y a huit mois à M. Ladvocat, Un homme, nommé Charles Durand, m’écrit de Paris, s’offre à me servir, me pro- pose son libraire (Mahler), me fait en ce nom très connu la proposition de 1.000 écus et me presse de lui envoyer sans délai mon manuscrit. Pleine de reconnaissance de ce souvenir d’un homme que j’avais vu deux fois à Lyon, je lui envoie ce (1) Publié par Arthur Pougin. (2) Lettre de Marceline à Prosper Valmore (Paris, 5 avril 1827). (3) A. Pougin croit qu’il faut lire " deux mille francs..