Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/114

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100 POÉSIES DE 1830 des fleurs de Douai, quatre ans après avoir quitté Bordeaux ! Elle ne les avait pas encore oubliées en 1833, puisque, remer- ciant Duthilloul d’un article sur les Pleurs, elle lui écrivait : J’ai reçu les émotions que m’ont apportées à Bordeaux les fleurs de Douai (que j’ai toujours) et qui m’ont fait du bien jusqu’à m’en faire du mal, car j’en étais demeurée stupide de joie…., , (Lettre publiée par J. Boulenger). 7. Oui, nous allons encore essayer un voyage (A MES ENFANTS). Parue d’abord dans le Kaleidoscope, 1827, sous le titre : Le départ, cette poésie fut écrite par Marceline peu avant qu’elle ne quittât Bordeaux. Du printemps 1823 au printemps. 1827, elle y avait passé quatre années qui furent les plus tran- quilles, sinon les plus heureuses de sa vie. Le 5 décembre 1827, elle écrivait de Lyon à son fidèle ami Gergerès, qui était avocat et bibliothécaire à Bordeaux : "Adieu ! car bien que je vous aime, vous n’êtes pas le seul qui m’attiriez par la pensée à ce charmant Bordeaux, où il ne manque que des bancs hospitaliers dans les promena- des, des Savoyards ramoneurs surveillés par la ville, et de l’eau ! de l’eau ! de l’eau !… autre part que dans la rivière. Attendez, je vois cela, je crois, en latin : Onda ! Onda ! Onda ! Onda ! Onda ! Onda !… plus ou moins. Vous les arrangerez. Mais vos incendies glacent de terreur et d’étonnement, par le peu d’eau qui coule. Vous souvenez-vous de ce tapage d’artistes que nous fîmes, un soir, à vos oreilles, en criant : " Des bancs ! des Sa- voyards ! des pompes !, Je mourais de fatigue. 11 Marceline ne cesse de regretter Bordeaux. En 1829, elle écrit encore à Gergerès : "Votre Bordeaux m’a gâté toutes les autres villes. Malgré toutes les démarches qu’elle entreprit pour faire engager son mari au Grand Téâtre, les Valmore ne purent jamais retourner dans cette ville où ils avaient laissé tant d’amis ; et Marceline s’en plaint à nouveau en 1832, quand la famille se prépare à quitter Lyon pour Rouen : "Puisqu’il fallait enfin remettre cette frêle barque aux vents, pourquoi ne pas nous ramener à Bordeaux ?, , A défaut de la ville qu’elle