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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/133

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POÉSIES DE 1830 119 amères déjà par elles-mêmes ? Demande cela, cher soldat blessé, à ton confesseur, en me mettant aussi à ses genoux. Moi, je ne me confesse ici qu’à Dieu. Je n’entre aux églises que quand elles sont désertes et profondes. J’y vais souvent à ce compte ; car toujours, tu le sais, le cœur m’y a poussée d’une manière irrésistible, et je n’en suis jamais loin, quand même je serais arrêtée par un travail moins pieux., (Lettre inédite du 22 avril 1849, conservée à la Bibliothèque de Douai). Dans son journal d’Italie, nous lisons encore sous la date du 19 juillet 1838 : " J’use de la liberté mélancolique d’errer, de parler, de pleurer, le long de ces rues désertes, de ces maisons inconnues, de ces églises hospitalières où je me pré- cipite comme si j’entrais par une porte dérobée dans la mai- son de mon père. Là, je suis bien sûre que l’on m’entend. Se mettre à genoux, signer son front et rester tristement sur quelque marbre d’où personne n’a le droit de vous éloigner, c’est une grande douceur que je partage avec toi ; car ton cœur est dans le mien., (Rivière. Fragment d’album inédit, Mercure de France, 1910). 34. Un ruisseau, frais enfant d’une source cachée (LE DERVICHE ET LE RUISSEAU). Publiée d’abord dans l’Almanach des Demoiselles de 1820 ; dans la Psyché, 1826 ; dans le Mémorial de la Scarpe, 1826 ; dans les Annales Romantiques de 1827-1828 et dans la Guir- lande des Dames de 1829. Cette pièce est imitée d’un Apologue oriental en prose, publié lui aussi sous le titre : "Le derviche et le ruisseau dans le Kaleïdoscope de 1825-1826. Voici le texte de cet apo- logue, signé Hoang-Kin-Pouf : "Dans une province de la la Chine (c’était, je crois, sous le règne du grand Scha-a-Baam) un Lettré publiait à la fin de chaque lune la revue exacte de ce qui s’était passé pendant la lune précédente. Le mandarin de la province, qui craignait sans doute de voir censurer les actes de son autorité, voulut inquiéter le Lettré pour lui faire abandonner son entreprise.